Préservation et restauration du patrimoine

Les compétences de l’ISSeP en caractérisation des matériaux sont mises à profit dans l’évaluation de l’évolution de l’état d’ouvrages de notre patrimoine bâti. Monuments classés, bâtiments patrimoniaux et ouvrages restaurés subissent, comme les différentes matrices environnementales, les effets des pollutions, des outrages du temps et, de façon générale, les conséquences des activités humaines. Mal entretenus et non restaurés, certains ouvrages peuvent présenter un risque pour les personnes. En outre, l’entretien peut générer un risque d’exposition à des substances nocives. Une bonne identification des matériaux et de leurs propriétés contribue à prévenir ces dégradations et à réduire les risques associés.

En 2021, une vingtaine de travaux d’expertise ont été effectués, tant pour le secteur public (SPW-AWaP) que privé. Ceux-ci ont notamment consisté en l’analyse de matériaux de différentes origines : échantillons de graffite, bétons, mortiers, sable pour joints, enduits de façade, éléments de sol factice, fragments de sculpture, de roches ou de matériaux pierreux, échantillons de peinture, traitements de surface et prélèvements divers. Les techniques d’analyse employées sont, par exemple, de type stratigraphique, pétrographique, thermo-hygrométrique.

Dans le cadre des peintures, par exemple sur métal ou sur boiseries, l’usage de peintures au plomb et/ou autres élément métalliques toxiques nécessite toujours un contrôle avant toute intervention. Le laboratoire amiante de l’ISSeP a mis au point un protocole permettant au préalable la détection des métaux jugés toxiques (sur poudre ou sur écailles) et s’ils sont présents, procéder aux dosages qualitatifs (plomb acido-soluble ou autre métal toxique) nécessaires à l’évaluation des risques pour les travailleurs exécutant les travaux ainsi qu’à la gestion des déchets (dosage du plomb lixiviable pour filière d’élimination).

Par le biais d’une convention in-house de 3 ans avec l’AWAP, le laboratoire étudie l’émission de plomb dans les eaux de ruissellement issues de bancs d’essai en feuilles de plomb (4 maquettes d’1m2 reproduisant des toitures). Ce projet a pour but de quantifier le plomb (soluble et particulaire) émis dans les eaux de ruissellement issues des pluies et d’étudier la possibilité et la nécessité de capter ce plomb avant qu’il n’arrive dans les circuits d’égouttage.

Contact: Dominique Bossiroy – 04 229 83 21