Mesure en temps réel des émissions polluantes des véhicules : une première wallonne.
Namur, le 16 octobre 2019
4 ans après le Dieselgate, l’Institut Scientifique de Service Public (ISSeP) teste pour la première fois un nouvel outil permettant de vérifier les émissions des véhicules en conditions de conduite réelles. Un système de télédétection, couplé aux caméras qui détectent les spécificités techniques des véhicules contrôlés, était présenté à la nouvelle ministre wallonne de l’Environnement qui s’est félicitée de ce nouveau pas dans le développement de l’expertise wallonne en matière de qualité de l’air.
Entre le 15 et le 17 octobre, des sessions de mesures en temps réel des émissions de véhicules sont organisées en partenariat avec la VUB et l’UCL sur plusieurs routes namuroises. Cette étude est réalisée dans le cadre d’un projet de recherche baptisé PEMSWALL (Prospection des Emissions des Moteurs automobiles Sur les routes Wallonnes), initié par l’ISSeP au moment du « dieselgate » mais qui montre aujourd’hui tout son intérêt.
Il s’agit d’un dispositif exceptionnel avec un appareil « remote sensing », une télédétection qui constitue une première en Wallonie. Cet équipement permet de mesurer, à une certaine distance et en temps réel, les émissions polluantes des véhicules passant devant celui-ci. A côté de cela, le laboratoire mobile PEMS (Portable Emissions Measurement System, analyseur embarqué) permettront de contrôler l’exactitude des mesures des gaz d’échappements (CO, CO2, NOx, CxHy, particules,…) et un radar enregistrera la vitesse.
En parallèle sont installées des caméras de type ANPR ayant pour fonction de prendre une photo des plaques d’immatriculation des véhicules mesurés et d’interroger ensuite la base de données de la DIV quant à leurs spécificités techniques (modèle, cylindrée…).
En faisant le lien avec la base de données de la DIV, il est alors possible de connaitre la classe EURO et la marque du véhicule et ainsi de vérifier l’adéquation entre les impositions environnementales pour les constructeurs et la réalité.
Sont concernés par ce test :
- Des véhicules de catégorie M1 (véhicule particulier jusqu’à 8+1 places),
- Des véhicules de catégorie N1 (les utilitaires de moins de 3,5 tonnes) homologués à partir du 1er janvier 2019
- Les poids lourds
Céline Tellier, Ministre wallonne de l’Environnement se réjouit de ce nouvel instrument de mesure : « Aujourd’hui, 4 ans après le Dieselgate, je suis heureuse de constater que la Wallonie se donne les moyens de mesurer plus facilement la pollution automobile et d’ainsi pouvoir mieux préserver la santé de tous. »
Ce nouvel instrument de mesure mobile est enfin un projet pilote inspirant pour le futur banc d’essai qui sera opérationnel d’ici 2 ans à Colfontaine.»
Les mesures tests effectués à Namur serviront, dans l’immédiat, uniquement à tester l’outil et à commencer à objectiver les différences entre les normes constructeurs et les émissions réelles.