Pesticides

Analyses et projets concernant les pesticides

Au sein de l’ISSeP, la thématique des pesticides s’est structurée ces dernières années autour de deux axes : le renforcement des réseaux de surveillance environnementale (eaux, sédiments, biotes, sol, air) et le développement de projets de recherche ciblés.

La surveillance des pesticides a débuté dès 1975 dans les eaux de surface, avec un réseau aujourd’hui étendu à 166 sites, où plus de 80 substances actives sont analysées régulièrement. Ce dispositif s’est progressivement élargi aux eaux souterraines, via le réseau patrimonial, et à certains effluents industriels, sur demande ciblée. Les données, transmises mensuellement au SPW-ARNE, alimentent un historique robuste utilisé pour la surveillance environnementale en Wallonie.

Depuis 2010, des analyses sont également menées dans les sédiments dans les voies non navigables, et dans les voies navigables à partir de 2013. Au total, une trentaine de composés de pesticides sont analysés sur plus de 70 stations parmi les deux réseaux de surveillance de la qualité des sédiments. Les résultats sont transmis annuellement au SPW-ARNE et au SPW-MI. Le réseau biotes, quant à lui, mesure la bioaccumulation de certaines substances dans la chair de poissons afin d’évaluer l’état chimique des masses d’eau par le respect ou non-respect des normes de qualité environnementales.

À partir de 2015, l’ISSeP a intégré divers plans régionaux (PWRP, Plan ENVIeS) et développé plusieurs projets de recherche centrés sur les pesticides pour compléter ces données environnementales. Le projet EXPOPESTEN (2015–2018) a constitué la première étude d’exposition en Wallonie, combinant mesures de pesticides dans l’air ambiant et analyses d’urine chez les enfants. En 2018, PropulPPP-1 a évalué de façon expérimentale la dérive de pulvérisation en bordure de champs agricoles. Il est suivi par PropulPPP-2 (2025–2027), centré sur les vergers.

Dans le cadre du programme SIGENSA (Système d’Information Géographique en Environnement Santé), une cartographie de l’utilisation des pesticides agricoles a été dressée. En s’appuyant sur l’usage potentiel de pesticides sur les parcelles agricoles, cette méthode permet d’estimer la pression phytosanitaire exercée sur le territoire wallon afin d’identifier des zones de vigilance. En parallèle, le projet ELENSA (2019–2022) a exploré spatialement les liens entre l’exposition environnementale aux pesticides et certains cancers.

À partir de 2019, plusieurs études de biomonitoring humain (BMH) ont étudié l’exposition des Wallons, entre autres aux pesticides : BMH-WAL, BMH-PARC, BMH-AGRI, AGRITORING. Ces études sont menées en population générale ou sont orientées vers un public-cible tel que les résidents proches des zones agricoles et les agriculteurs eux-mêmes. Les résultats des biomonitorings ont révélé des niveaux d’imprégnation différenciés selon l’âge, le lieu de vie ou les pratiques agricoles.

Le projet SuRiPest (2023–2027) marque une étape importante avec la création expérimentale de deux nouveauxréseaux de surveillance des pesticides : l’un dans les sols et l’autre dans l’air ambiant, deux compartiments jusque-là peu étudiés et pourtant complémentaires aux réseaux de surveillance existants. Des campagnes de prélèvements ciblés et un travail sur le développement de méthodes analytiques sont en cours.

D’autres études et outils viennent enrichir cette dynamique de recherche focalisée sur les pesticides : le projet BIODIEN (2014–2018) a analysé des pesticides perturbateurs endocriniens dans différents compartiments eau (ESU, ESO, rejets…) hors réseaux classiques ; les projets GAMMAPEST (2019–2021) et COCKTAIL (2020–2024) ont permis la mise en œuvre de méthode de dosages de biomarqueurs d’exposition à des pesticides chez le gammare et proposé une méthode pour évaluer les risques liés aux mélanges de pesticides dans les eaux de surface ; le projet ZNT Pesticides (2023–2026) s’intéresse à la cartographie des zones de non traitement phytosanitaire autour des populations vulnérables ; le projet Indicateur-PPP (2024–2027) vise à préciser les cartes d’usage des produits et de pressions phytosanitaires ; et le Comité VTR (actif depuis 2018) établit des valeurs toxicologiques de référence pour évaluer les risques liés aux polluants chimiques, dont des pesticides ou leurs métabolites.

Synthèse des analyses et projets pesticides à l’ISSeP

L’ISSeP a mené plusieurs projets incluant une étude relative aux pesticides:

EXPOPESTEN

PropulPPP-1

PropulPPP-2

SIGENSA

ELENSA

BMH-WAL

BMH-PARC

BMH-AGRI

AGRITORING

SuRiPest

BIODIEN

GAMMAPEST

COCKTAIL

ZNT Pesticides

Indicateur PPP

Comité VTR[HS1] 

Plusieurs équipes de l’ISSeP sont impliquées dans ces projets et réseaux de surveillance:

Cellule Ecotoxicologie

Cellule Environnement Santé

Cellule Qualité de l’air

Cellule Qualité des Eaux

Cellule Télédétection et Géodonnées

Unité technique Sédiments